Depuis la sortie de ses entrailles plusieurs groupes armés, la Coalition du mouvement de l’Azawad (CMA), l’ancienne rébellion touarègue, est en perte de vitesse. La naissance fracassante en son sein des mouvements dissidents n’augure pas des lendemains certains ni pour le MNLA originel ni pour ses autres partisans au sein de la CMA. En fait, tout porte à croire que désormais l’objectif de chaque communauté touarègue est de se tailler une place de choix dans le partage issu des Accords d’Alger.
Le Nord du Mali reste toujours plongée dans la crise qui se prolonge avec des séries d’attaques terroristes saccadés et d’affrontements meurtriers de çà et là. Certes, la Plateforme (dont le fer de lance est le GATIA) et la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) qui réunissent les ex-mouvements rebelles se sont érigés aujourd’hui sur le terrain en des acteurs incontournables dans le processus de mise en œuvre de l’Accord de paix et de Réconciliation nationale. Mais, en même temps, ces deux mouvements connaissent trop de cas de dissidence en passe de placer au centre des occupations des uns et des autres les intérêts communautaires dans le partage du gâteau. Leurs conflits internes empêchent pour le moment d’envisager un véritable élan de sortie du tunnel. Presqu’après chaque semaine l’on déplore des affrontements GATIA/CMA sur fond de guerres tribales qui crée de nouvelles donnes débouchant à la création de nouveaux groupes armés (MSA et CJA). Moussa Ag Acharatoumane, Chef de la tribu touarègue des Daoussahak, pourtant cofondateur du MNLA, a été amené de créer le mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA). Comme argument principal, il dénonce les «déséquilibres à l’intérieur de la CMA et sa gestion trop unilatérale ». Selon certains observateurs de la crise du Nord, la CMA est à la base de la recrudescence de l’insécurité et des conflits fratricides dans la Région de Kidal notamment.
Toutefois, avec les scissions enregistrées n son sein, l’on décèle d’assez de signes d’affaiblissement et d’essoufflement du MNLA originel et, dans l’ensemble, de la CMA. Pour bon nombre de leurs militants, le mouvement touareg opte désormais pour un renvoi aux calendes grecques ses idées indépendantistes. Ce fut le cas de leur porte parole en France, Moussa Ag Assarid, qui n’a pas hésité de monter au créneau pour accuser certaines tribus d’avoir trop mainmise de sur le mouvement. Notamment, celle des Ifoghas.
C’est dans le cadre du même climat tendu qu’a été annoncé, le lundi 10 octobre dernier, de la création du Congrès pour la Justice de l’Azawad (CJA). Un mouvement armé porté sur les fonts baptismaux par la tribu Kel Ansar de Tombouctou, avec comme Chef provisoire l’ancien Ministre Hama Ag Mahmoud. Ce dernier faisait partie des membres fondateurs du MNLA. Le but initial des pères fondateurs de ce dernier mouvement armé s’inscrirait dans le cadre des futures autorités intérimaires.
Zénébou Maïga : LE COMBAT
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