samedi 23 novembre 2024
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Les vertiges d’une présidentielle gabonaise : Ali Bongo et sa batterie de cuisine

Après plus de 72 d’Heures d’attente…, les résultats du scrutin présidentiel gabonais à un seul tour ‘’tombent’’. Le verbe est choisi à dessein. Ali (c’est ainsi qu’il a fait campagnes sur affiches, son seul prénom) l’emporte d’une courte tête.

 

Le fabuliste Ali qu’il a été en attendant la proclamation des résultats finaux a gagné au finish en utilisant les ressources de la fable sur la licière et la tortue. Lui, était parti à temps et c’est son fief électoral natal. L’Ogossé- Lolo – qui sera sa pierre philosophale. Il fait ici le plein- mais plus qu’à son habitude de 2009. Plus de taux de participation jamais inégale mais suffisamment pour combler son retard sur son rival Jean Ping. Le vainqueur Ali, avec un score aussi serré de quelques 6000 voix, comment va-t-il revendiquer sa victoire et sa gouvernance ?

Au-delà de ce scrutin de 2016, bien de cœurs et de reins vivent dans le déchirement des grandes mutations. Le problème qui se pose ici: la crédibilité du vote. On veut, on demande maintenant la publication des résultats par Bureaux de vote. Le vote populaire a un penchant : sa publication ne saurait attendre. Pourquoi une longue attente quand la population électorale est faible : un peu plus de 600.000 votants ( ?). Plus le temps passait, plus les soupçons de confiscation et de falsification des vrais résultats s’appesantissaient. Le cours périlleux d’un scrutin présidentiel est dans la machinerie de la publication des résultats. Ali Bongo a fait le ‘’trou’’ dans son fief électoral quand son adversaire principal Jean Ping emportait les gros centres de Libreville et Port Gentil. L’opposition parle d’un ‘’score d’une dictature’’ dans le Haut Ogossé où Ali fait plus de 98% de bulletins favorables.

Le Gabon champion en Apnée électoral ?

La violence avait gagné avant-hier les rues. Ali Bongo (il fut Ministre de la Défense sous le père Bongo Oumar) ne fera pas de musculation en chambre. Un appel au calme doit servir. Les émeutes électorales de Port- Gentil sont dans les mémoires. Aujourd’hui, le pays continue de s’interroger si vaincre est la résistance de l’opinion qui met tout ce vote populaire, dont certains ont salué la tenue, dans la mélasse. Alors les urnes, le populisme des vaincus a-t-il choisi la rue ? Ali Bongo était à leurs yeux le résidu poussif des années Oumar Bongo. Ali avait-il une science innée du pouvoir ? Son 1er mandant, selon ses détecteurs, fut un lancer raté qui enraye la belle mécanique de la succession Bongo entachée par une série de défaillances. Ali fut percé comme un Mozart en faute ou en panne d’inspirations. Il n’a pas que des soutiens dans les pays qui l’entourent. Aura-t-il tendance à se ‘’bunkeriser’’ ? Qu’en est-il de la densité de ces jeunes Présidents de la République qui ne font que passer ? Où est l’Histoire, nous conterez-vous ? Voici comment que le bulletin de vote conditionne nos attentes et met à nu nos ambitions…

KONE

COULIBALY

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