samedi 23 novembre 2024
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© OUMAR DIOP, AMAP, ASSEMBLEE NATIONALE ,DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE DU GOUVERNEMENT, Mme CISSE MARIAM KAIDAMA SIDIBE LE 27/06/2011.

Mortalité trop élevée chez nos Députés : La peur du « soma » et du marabout?

Question pertinente mais hautement problématique où la rationalité est limitée par des considérations sociologiques. «Les souris ont la peau tendre » (titre d’un Roman emblématique). Les Députés du Mali aussi (idem pour les autres pays africains). La présente législature a démarré durant l’année 2013 bien entamée. Mais, les élus nationaux ont déjà enterré cinq de leurs écharpes. La liste -nous touchons du bois- n’est pas close et d’autres décès de Députés sont à attendre.

 

Un Député incapable définitivement de faire face à ses charges d’élu est remplacé ; car, les travaux des Députés sont essentiellement basés sur le vote et le principe de la représentativité de tous les segments du peuple malien et de toutes les localités.

Comment y procéder (au remplacement d’un Député mort )? Les solutions sont différentes d’un pays à un autre.

En France et en Guinée-Conakry, par exemple, chaque Député a un suppléant. Et, une fois que l’incapacité du titulaire constatée par qui de droit, son suppléant prend sa place automatiquement et immédiatement. A noter que dernier suit en temps réel les travaux de l’AN. Cette solution a l’avantage de ne pas gêner le travail des Députés, d’économiser du temps et d’épargner des dépenses financières.

La peur du « soma » et du marabout?

Pourquoi n’avons nous pas adopté pour cette façon de faire par la France ou la Guinée, notre voisine ?

Car, au Mali, un Député mort est remplacé par une élection partielle dans la circonscription électorale concernée. Cela prend du temps, engage de nouvelles dépenses onéreuses et pour les candidats et pour l’Etat (sans parler d’autres contraintes). Car, une élection (il n’y a pas de petite élection) coûte très chère.

Alors, pourquoi est-ce que les dirigeants du Mali- en toute conscience-ont choisi une méthode avantageuse pour une autre onéreuse pour ce pays pauvre? Notre hypothèse est que les considérations sociologiques ambiantes ont pris le pas sur la rationalité et le mimétisme (faire comme la France où un suppléant est désigné dès le départ).

En effet, admettons qu’Alassane soit élu et Fousseyni désigné comme son suppléant, celui qui va le remplacer en cas de mort, sans faute. Ainsi, que pourrait se passer, selon les contingences sociologiques propres au Mali? Alassane ne sera pas à l’aise: il aura peur à tout moment que Fouesseyni n’aille chez le féticheur, le soma ou le marabout pour le tuer avant l’heure et prendre sa place. Tout le monde sait comment cela se passe dans les rouages de l’Etat malien: chacun place des « missiles » pour détruire l’autre et viser sa place. Ainsi, les Maliens d’en haut ont décidé pour tout le pays en fonction de leur peur et leurs intérêts personnels. Et les Maliens d’en bas? Que feront-ils pour défendre l’intérêt général?

Rien? Cela ne serait pas surprenant !

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