Dans le cadre du programme d’actions gouvernemental, la Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, était l’invitée du grand débat de l’ORTM, le dimanche dernier. Pendant 90 minutes, cet exercice télévisuel a permis à la Ministre Oumou Ba de passer au peigne fin les progrès accomplis ces dernières années dans le domaine de la promotion de la femme et de l’épanouissement de l’enfant et la famille puis de parler des actions et initiatives en cours. Il s’agit, entre autres, de l’adoption et de la promulgation de la loi sur la promotion du genre, du Fonds d’autonomisation de la femme et de l’épanouissement de l’enfant (FAFE), de la Politique nationale de promotion et de protection de l’Enfant.
Au cours de ce rendez-vous hebdomadaire, la Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba a rappelé la vision de son Département qui repose sur la conviction comme quoi les femmes ont un rôle essentiel à jouer dans le développement du Mali. Les résultats atteints et la mobilisation sur les questions du genre et de l’épanouissement de l’enfant et de la famille permettent d’affirmer que ce Ministère a fait de sérieux progrès pendant la période 2014- 2016.
Par ailleurs, notre Ministre explique que l’autonomisation de la femme et l’entreprenariat féminin pour la lutte contre la pauvreté est faite à travers la mise en place des programmes et projets concrets. Parmi ceux-ci, Mme Sangaré Oumou Ba mettra l’accent sur le Fonds d’Appui à l’Autonomisation de la Femme et à l’Epanouissement de l’Enfant (FAFE).
Démarré en 2015, ce fonds a financé plus de 96 projets sur l’ensemble du territoire national pour un montant de 400 millions de francs CFA. Pour cette année, 2016, le FAFE va améliorer sa performance en termes de couverture de bénéficiaires et procèdera à une diversification de ses activités en faveur des femmes rurales avec un Budget cumulé de plus de 600 millions de francs CFA.
En effet, sur la période 2015-2016, le FAFE a bénéficié du Budget national d’une enveloppe d’un milliard de francs CFA.
Toujours dans le cadre de l’autonomisation de la femme, le Département propose le projet plateforme multifonctionnelle érigé en programme national de lutte contre la pauvreté. Il cible 5000 villages pour plus de 62 milliards de francs CFA. Le Département sera appuyé par un de ses partenaires spécialisés, à savoir le PNUD. Ainsi, pour faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base, des centres d’autopromotion des femmes ont été créés. Ces centres ont pour vocation de favoriser l’autonomisation de la femme malienne en général et, principalement, celle du monde rural et l’épanouissement de la petite enfance. Il y a également le projet Karité qui intervient dans le cadre du renforcement des capacités des femmes évoluant dans le domaine de l’exploitation de et de la valorisation de ce produit. Ce projet sera bientôt érigé en programme national de valorisation des filières porteuses comme facteur de développement de l’entreprenariat féminin et la lutte contre la pauvreté notamment en milieu rural. Ce projet bénéficiera d’un appui financier de la BAD pour un montant de plus de 2,7 milliards de francs CFA.
Sur un autre plan, la Ministre en charge de la femme a parlé de la mise en place du mécanisme institutionnel d’orientation, d’impulsion et de suivi de la Politique Nationale Genre. Ce document est désormais le cadre de référence qui guidera l’action gouvernementale en matière de promotion du genre et d’autonomisation de la femme.
Loi sur la promotion du genre
Pendant la rencontre, Mme Sangaré Oumou Ba s’est beaucoup appesantie sur l’adoption et la promulgation de la loi 052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives.
La Résolution 1325 n’a pas été oubliée. La Ministre Sangaré Oumou Ba a parlé du plan d’action national triennal pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 des Nations-Unies relative aux femmes et à la paix.
Inutile de le rappeler, en ce qui concerne la promotion et la protection des Droits de la femme au sujet desquels le Mali dispose de plusieurs instruments nationaux et internationaux. Malgré la volonté politique affichée, les femmes maliennes continuent d’être victimes des pratiques culturelles et ancestrales dont l’excision et les mariages précoces. Tous ces phénomènes favorisent la violence basée sur le genre (VBG). Pour lutter contre ces phénomènes, le gouvernement travaille à renforcer sa politique judiciaire afin de traiter avec célérité les cas de VBG.
Promotion et protection de l’enfant
Par rapport à la prise en charge de l’enfance, le Département de tutelle a élaboré et validé la Politique Nationale de Promotion et de Protection de l’Enfant et son plan d’action 2015-2019. A cet effet, l’initiative de la Campagne contre les cas de mariage des enfants en octobre 2015 est salutaire. Mieux, l’élaboration d’une feuille de route nationale pour la période d’activités 2016-2017 pour l’élimination du mariage des enfants.
En outre, depuis plusieurs années, le Département lutte contre la pratique des mutilations génitales féminines, des excision à travers le PNLE (programme national de lutte contre l’excision).
«Nous travaillons quotidiennement pour la promotion, la protection des Droits des femmes par la création d’un environnement juridique et intentionnel favorable au plein épanouissement de l’enfant», a dit Mme Sangaré Oumou Ba.
Aussi, un certain nombre d’outils est en cours d’adoption pour être mis en œuvre. Ce sont, entre autres, le code de protection de l’enfant. Il faut aussi retenir la mise en œuvre d’un programme national de prévention et de prise en charge des enfants associés aux forces et groupes armés. Il faut aussi noter la réalisation de plaidoyers pour l’acquisition des droits d’enregistrement des enfants à la naissance et l’acquisition des actes de naissance pour les enfants nés pendant la crise dans les zones de conflits.
Pour respecter les opinions de l’enfant et leur participation à l’élaboration de certaines décisions concernant leur avenir, il a été crée, en 1996, un Parlement des enfants, placé sous la tutelle de ce Ministère. L’épanouissement de l’enfant est fait à travers la participation, les activités ludiques et d’expression. «Mon Département est transversal, veillera partout o% besoin se fera sentir pour la promotion et l’épanouissement de l’enfant. Les enfants de la rue et les enfants mendiants, bien que dépendants du Ministère du Développement social, font partie de mes préoccupations pour leur bien être», a précisé notre Ministre.
En ce qui concerne la famille, une politique nationale de sa promotion a été adoptée. Cette politique met l’accent sur les réalités du pays. Elle vise à contribuer au renforcement des liens familiaux afin de consolider la fonction de socialisation de la famille et d’améliorer sa participation à la vie publique et au développement économique et social de la nation. Elle s’articule autour d’un certain nombre d’axes stratégiques comme la promotion, l’appropriation et le renforcement du cadre institutionnel et juridique relatif à la famille au Mali; le renforcement des capacités de gestion familiale et de la participation de ses membres.
Pour ce faire, le Département participe à la sensibilisation dans le domaine de la santé de la reproduction.
En somme, des débats intergénérationnels ont été organisés sur l’effritement de l’autorité parentale et la problématique de l’enregistrement à la naissance.
Salimata Fofana : LE COMBAT