samedi 23 novembre 2024
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Rapprochement RPM- URD : Le « hérisson » Soumeylou face à une meute de « chiens » se recroquevillera-t-il sur lui-même à défaut de prendre la fuite?

Outre les évènements déplorables des marches réprimées depuis l’élection présidentielle, le landernau politique malien a connu un léger, mieux il y a peu avec le rapprochement du parti présidentiel avec celui du Chef de file de l’opposition.  Un rapprochement qui, de l’avis de nombreux observateurs, se ferait au détriment de celui que l’on soupçonne de détenir la «Réalité du pouvoir », le nommé Soumeylou Boubèye Maïga désormais «Le Hérisson». 

L’image était saisissante. Belle pour ainsi dire. Pas, donc, étonnant qu’elle ait été reprise des centaines de fois sur les réseaux sociaux et sur les sites internet. Il s’agit de celle où l’on voit Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition, et Dr Bocary Tréta, Président du parti présidentiel, le RPM, avançant, main dans la main, dans l’enceinte du siège du parti de la poignée de main. Les nombreux «likes» sur l’image traduisent la volonté des Maliens, dans leur écrasante majorité, de voir les Politiciens dialoguer, se donner la main pour faire face à la priorité de l’heure: «Le retour de la paix».

Même les militants les plus virulents des deux côtés ont salué cet acte, même si c’était du bout des lèvres pour certains. Mais c’est déjà ça.

Selon les informations, c’est le parti présidentiel qui est à l’initiative de la rencontre. Une façon de rendre visible la main tendue d’IBK que l’opposition qualifiait jusque-là d’«invisible» ? Peut-être bien. Mais, pour doucher les ardeurs à ce niveau, Soumaïla Cissé dira au cours de la rencontre que  c’est le RPM qu’il a rencontré et non le Président IBK.

S’il n’y avait pas les caméras et les appareils photo, le Dr Bocary Tréta serait sans doute le premier à applaudir cette déclaration d’autant plus que lui non plus ne bénéficie pas des coudées franches de la part du «Père fondateur» du parti des tisserands.

Depuis quelque temps, il est mis en minorité voire en marge face à celui qui constitue désormais son « cauchemar » à savoir le Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. La bataille larvée entre les deux Hommes pour la tenue et le report des législatives a tourné en faveur de Soumeylou Boubèye Maïga. Pis, Dr Tréta voit se vider son parti au profit de l’ASMA-CFP du Hérisson. Rarement on a vu dans la «politique du ventre», instaurée au Mali depuis 1991, des élus quitter un parti au pouvoir pour un parti qui a de l’« avenir ». Le jet de cauris ne semble plus avoir de secrets pour nos Hommes politiques.

Face à cette ruée de militants vers l’ASMA-CFP au détriment du RPM, il arrive à Dr Tréta, lors de ses prises de parole publiques, de lancer des piques à peine voilées à son « cauchemar ». À Banamba, il ne s’en est pas privé.  Il faut croire que tout cela laisse de marbre le Premier Ministre qui, pour s’empêcher de tomber dans la vulgarité et dire « le chien aboie la caravane passe », trouve  une formule synonyme: «Le chien ne mord pas le hérisson».

Mais face à une meute de « chiens » que peut faire un hérisson si ce n’est de rester recroquevillé sur lui-même à défaut de prendre la fuite ?

Cette « alliance » entre deux Hommes et ensuite deux partis qui ne veulent pas sentir le PM s’inscrirait dans cette logique.  La logique n’est pas insensée. En mettant hors de course Soumeylou, le RPM et Tréta tiendraient une revanche sur celui qui a désormais les oreilles du Président de la République et quant à l’URD ce serait une jubilation de voir partir celui qui prend un malin plaisir à mâter et à gazer les marches de l’opposition.  Si les Maliens voient en ce rapprochement le signe de la « décrispation » de la situation politique comme communiquer par les initiateurs eux-mêmes, en dessous du vernis il se cacherait d’autres intentions.

De toutes les façons, Soumeylou n’a qu’à bien se tenir. Car, lui qu’on qualifie de bête politique est désormais en face de deux bêtes politiques et stratèges. Et comme on dirait dans le football de haut niveau : «La moindre erreur, il va le payer cash».

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT

Rédaction

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