Dans un communiqué qui fait la ronde des réseaux sociaux depuis la veille de l’investiture d’IBK, le mardi dernier, le Collectif des Maliens de France déclare n’avoir pas à reconnaitre IBK comme « Le président de la République » au terme de son premier mandat qui a pris fin le lundi 3 septembre dernier, à 00 h précise.
Le nouveau quinquennat d’IBK entamé sous un climat de toutes sortes de contestations et de grèves illimitées sans précédent fait face à l’un des grands défis que n’importe quel Régime dit démocratique s’attèlerait à éviter ou, du moins, à chercher à relever immédiatement par la voie de dialogue et de communication responsable. Il s’agit de la fissure et de la dissension au sein de la société civile sur la légitimé du nouveau réélu suite à la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle. Toute chose qui, en exposant la crise de confiance et le Peuple et les institutions pour leur impartialité dans le processus électoral, pourrait aussi, de façon plus nocive, compromettre la crédibilité du Président en exercice devant la Communauté internationale.
En dépit des contestations de la réélection d’IBK par plusieurs acteurs politiques sincères, dont le Chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, c’est la population civile de l’intérieur et de la diaspora qui est au nez de la danse. Pour une bonne partie d’organisations faitières, la réélection d’IBK déclarée par la Cour Constitutionnelle est nulle et sans effet. Et, par voie de conséquences, il n’est pas, pour le moment du moins, leur « Président » depuis le 3 septembre dernier. Sa victoire ne serait pas la vérité des urnes. Et, l’état endeuillé du pays le jour même de la proclamation des résultats ne nous le démentira pas.
Par conséquent, mardi 4 septembre dernier, le Coordinateur du Collectif des Maliens de France, Sékou MAGASSA, a rendu public un communiqué mettant en cause la légitimité de la réélection d’IBK à la magistrature suprême du pays: « Le mandat de cinq ans, confié par le Peuple digne et fier du Mali à Monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta prendra fin ce mardi 04 août 2018 à minuit (GMT). En effet, lors du second tour du scrutin présidentiel, ténu le 12 août 2018, nous, Peuple fier et digne du Mali, dans toute sa composante, avions décidé de façon libre et éclairée de répudier Ibrahim Boubacar Kéïta de ses fonctions de Président de la République du Mali. Monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta, sa famille et son clan ont décidé de confisquer le pouvoir au Mali malgré leur défaite patente à ce scrutin. Pour ainsi hypothéquer l’avenir du Mali et des Maliens, Monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta s’appuie sur une police politique brutale ainsi que d’une administration aux ordres et avec la complicité d’une Cour Constitutionnelle vénale au mépris de la morale », peut-on lire dans ledit communiqué.
En ces termes, le Coordinateur Général des Maliens de la France a étalé certaines défaillances du régime d’IBK qui obligent son départ: «Le Mali et le Peuple malien ont accepté de tout subir dans la patience et l’endurance afin de mettre fin à ce Régime corrompu et dictatorial par et dans les urnes. Voyant nos frères et nos sœurs mourir chaque jour sur les plages du monde par l’immigration, voyant nos maigres ressources détournées par un clan au pouvoir, constatant la torture et la brutalité sans limites du Régime qui n’hésite pas à torturer jusqu’au meurtre d’innocent journaliste, n’ayant plus aucun espoir face à la confiscation de notre avenir, nous, Peuple du Mali, n’avions d’autre choix que d’user pacifiquement par notre droit le plus légitime à la désobéissance civile », ajoute-t-il. À cet effet : « Nous, Collectif des Maliens de France, nous ne reconnaissons plus Monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta comme Président de la République du Mali à partir de la fin de son mandat (ce 4 août 2018 à 00h00mn – GMT) », s’est-il indigné.
Selon le collectif, la réélection d’IBK à travers un processus électoral sombre n’est pas à cautionner : « Face à l’injustice, nul n’est tenu d’obéir ; Face à la dictature, il est moral et recommandé de se rebeller ; Savoir ressentir au plus profond de son âme, n’importe quelle injustice commise contre n’importe quel être humain, c’est le plus bel exemple d’humanisme et d’humanité ; Pour les Maliens de France », déclara-t-il.
Rappelons qu’en plus des requêtes formulées par les candidats contestateurs des résultats, maintes manifestations ont été organisées avant et pendant l’entre-deux tours du scrutin en France et ailleurs pour faire des mises en garde aux organes chargés du processus contre ce « Coup d’État électoral », mais qui n’ont, malheureusement, pu aboutir à rien.
Seydou Konaté : LE COMBAT