Le mercredi dernier, la Cour Constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle du 29 juillet dernier. Un Bras de fer opposera, donc, Soumaïla Cissé et le Président sortant Ibrahim Boubacar Kéïta, ce dimanche 12 août 2018. Rivés par les regards de tous bords, Aliou Boubacar Diallo et Cheick Modibo Diarra arrivés respectivement en 3e et 4e position optent pour la neutralité pour diverses raisons.
Malgré les multiples «irrégularités» dénoncées par le Collectif des 18 candidats contestateurs des résultats provisoires du premier tour du 29 juillet dernier qui a été marqué par des insuffisances sécuritaires et organisationnelles, la Cour Constitutionnelle s’est annoncée, le mercredi dernier, en officialisant Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Kéïta comme les deux admis au second tour. C’est à la suite de ce verdict sans recours de la Cour Constitutionnelle qu’hier jeudi Aliou Boubacar Diallo et Cheick Modibo Diarra ont, l’un et l’autre, adressé leur message de clôture de campagnes à leurs militants. À la synthèse des dires du candidat de la nouvelle Indépendance, les bourrages d’urnes, les fraudes et achats de consciences à ciel ouvert ont fait que cette élection présidentielle ne reflète pas la réalité du terrain : «Malgré les requêtes introduites par mes conseils juridiques, la Cour a préféré rejeter l’ensemble de nos recours. Et, pourtant, chacun sait l’ampleur de la fraude et des irrégularités que nous avons connues durant cette élection présidentielle. Le bourrage des urnes, le déplacement illégal des Bureaux de vote, les dépouillements effectués en l’absence des agents électoraux constituent, entre autres, certaines des violations flagrantes de l’équité entre les candidats », précisa-t-il. Pour le deuxième tour de ce «Coup d’État électoral» ne mérite pas d’être soutenu, le richissime PDG de la société minière Wassoulou’or a opté pour la neutralité : «Le scrutin du 29 juillet est émaillé de fraudes massives et d’irrégularités que nous avons contestées. Nous ne pouvons pas cautionner la continuité du mensonge, des irrégularités et de la fraude qui nous ont empêchés d’arriver au second tour. Je suis arrivé à la conclusion, en concertation avec tous mes soutiens, que, pour l’heure, je ne peux faire davantage que d’inviter les Maliens à penser au Mali et à leur avenir. Chacune et chacun d’entre vous sait en toute conscience quel est son devoir républicain. C’est, donc, aux Maliens que je laisse le soin de s’exprimer comme ils le souhaitent au second tour de l’élection présidentielle prévu pour le dimanche 12 août prochain », a-t-il ajouté.
Dans son adresse à ses militants dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, hier jeudi, vers midi, le candidat de la coalition CMD, soupçonné d’être du côté du Président sortant Ibrahim Boubacar Kéïta, a appelé son électorat à voter pour le candidat de leur choix : «Ma conviction reste que ni l’un ni l’autre ne correspond à notre idéal de changement. Remplacer Ibrahim Boubacar Kéïta par Soumaïla Cissé n’est pas l’alternance, n’est pas le changement pour nous, ce n’est ni plus ni moins qu’un simple jeu de chaises musicales.
En conséquence, en ma qualité de porte-étendard de la coalition CMD, j’ai procédé par anticipation à des consultations avec chaque entité de notre regroupement. À l’issue de ces consultations, nous disons que chaque entité de notre regroupement conserve son autonomie et est, donc, libre de son choix à ce deuxième tour », insiste-t-il.
Seydou Konaté : LE COMBAT