vendredi 22 novembre 2024
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Moussa Sinko Coulibaly : Un peu d’humilité !

Le Général Moussa Sinko Coulibaly démissionné de l’Armée. Il a quitté la tête de l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye de Bamako et a  voulu lancer son mouvement politique au Stade 26 Mars. Selon lui, le Régime d’IBK l’en a empêché. Le lancement de ce mouvement s’est finalement tenu en début de week-end, en Commune VI, territoire dirigé par un Maire de l’URD, première force politique de l’opposition. Au cours de cette rencontre, Moussa Sinko  a sévèrement taclé le Régime d’IBK auquel il donne en tout et pour tout une longévité de six mois. Et selon lui, pas plus ! 

 Il était Chef de Cabinet du Président du Comité National pour le Redressement de la Démocratie  et la Restauration de l’État (CNDRE), Amadou Haya Sanogo, actuellement en prison. Il est, donc, l’un des Hommes qui ont perpétré le coup d’État de mars 2012 contre le Régime d’Amadou Toumani Touré. Il ne restait à se dernier qu’un mois, un seul pour sortir par la grande porte comme un certain Alpha Oumar Konaré ; car, il avait décidé de ne pas se présenter.  Ce même Moussa Sinko Coulibaly vient aujourd’hui demander à IBK de « démissionner » avant la fin de son mandat ; c’est-à-dire, dans six mois seulement.

Et, pourtant, en tant que Ministre de l’Administration Territoriale, Moussa Sinko Coulibaly avait insidieusement donné IBK vainqueur avant même le dépouillement complet des bulletins de l’élection présidentielle en 2013. Qui ne se souvient pas de sa fameuse phrase de l’époque: « si la tendance se confirmait…» ?

Ironie du sort

C’est dans une commune dirigée par un Maire du parti Union pour la République et la Démocratie (URD), parti de Soumaïla Cissé que Moussa Sinko a pu ternir la cérémonie marquant le  lancement de son mouvement. Et dire que sa combine pour faire élire IBK avait fortement ébranlé le parti de ce Maire. Ironie du sort, l’URD et son Maire ont dû rire sous cape en le voyant frôler la génuflexion verbale tant l’Homme s’est confondu en remerciement à l’endroit du Maire.

La mémoire, en sait-il quelque chose ? 

Le doute est permis tant l’Homme, tout de blanc vêtu, coiffé d’un bonnet blanc s’est présenté aux Maliens, comme un Homme neuf.

Oui, c’est vrai, à en entendre Moussa Sinko Coulibaly parler, lui, est une alternative crédible; car, étant…neuf.

On se surprend à sourire quand on entend Moussa Sinko, du haut de son piédestal sur lequel il s’est tout seul hissé, taclé sévèrement le Régime d’IBK et le qualifier de tous les noms d’oiseaux. La santé, l’éducation, le coût de la vie sont tous aujourd’hui ce qu’ils sont, par la faute d’IBK et consorts, car, étant incapables, selon lui. Mais, comment charger ce régime et se disculper lui qui aura passé tout ce temps à profiter de ce même Régime ? Le Saint-Cyrien, à sa technique toute particulière faite de tournures de phrases. «En élisant IBK en 2013, beaucoup se disent aujourd’hui qu’ils se sont trompés. Non, nous nous sommes pas trompés, nous avons été trahis». Trahison. Le mot est trouvé pour expliquer sa démission, pour expliquer les boulets rouges tirés en direction de Koulouba depuis le terrain de football de Magnambougou.  Des boulets qui, tellement crus et virulents, n’ont pas manqué d’indisposer quelques personnalités dans l’assistance. Ils ne s’attendaient certainement pas à venir assister à un tel déversement de haine sur une personne qui, il faut le dire, a épargné à Moussa Sinko la prison au moment où ses camarades y croupissent et qui a fait de lui un Général et Directeur d’une école à vocation internationale.

Boubou Diallo des FARES, Mamdou Hawa Gassama Diaby de l’URD, Jamil Bittar d’ATT, Me Hamidou Diabaté du PARENA, tous présents, ont dû, en l’écoutant se souvenir des moments difficiles vécus à l’époque par  Modibo Sidibé, Soumaïla Cissé, ATT et Tiébilé Dramé par « Moussa Sinko et ses Hommes ».

Aujourd’hui, se sentant dans la peau d’un messie, Moussa Sinko Coulibaly demande aux Maliens de le suivre ; lui, pour leur débarrasser de ce régime.

En bon militaire formé à bonne école (Saint-Cyr de France), il devrait savoir que le souci premier des Maliens aujourd’hui est d’en finir avec la crise au Nord du pays. En Général d’Armée, l’on attendait qu’il demande aux troupes de le suivre pour débarrasser le Mali des terroristes plutôt que pour escalader la colline de Koulouba en direction des Bureaux climatisés de la Présidence de la République.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO

Rédaction

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