samedi 23 novembre 2024
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Présidentielle de 2018 : Rash Bath et l’opposition pour l’alternance

Muette depuis un certain temps, l’opposition malienne s’est signalée hier à travers une conférence de presse. Une sortie au vitriol dans laquelle elle a dénoncé la situation sécuritaire du pays, l’état du fichier électoral et les menaces sur les élections régionales prochaines et l’école malienne.

Portée par le Chef de file de l’opposition républicaine, l’Honorable Soumaïla Cissé, l’opposition, avec à ses côtés la société civile représentée par Rast Bath, a une fois de plus dénoncé les «dérives» de l’actuel Régime en matière de gouvernance. Au menu de cette conférence de presse, la situation sécuritaire du pays, l’état du fichier électoral, les élections régionales prévues pour le 17 décembre prochain et la situation de l’école malienne. A l’entame de la conférence, une minute de silence a été observée en la mémoire des quelques «300» morts depuis le début de l’année. A peine assis que la parole a été donnée au Pr Oumar Hamadoun Dicko pour dépeindre la situation sécuritaire du pays. Selon lui, l’opposition, traitée «d’aigris», quand elle parle du problème sécuritaire, a été aujourd’hui reprise par le dernier Rapport des Nations-Unies. Ce Rapport, selon lui, estime que la Sécurité au Mali est dans un état de déliquescence avancée. Dans ce même Rapport publié le 28 septembre, les Nations-Unies admettent que «la situation politique et sécuritaire s’est considérablement détériorée avec une violence qui a atteint son paroxysme, passant de 37 attaques dans le précédent Rapport à 115 attaques perpétrées contre les forces armées maliennes, la MINUSMA et Barkhane», a t-il dit.

La protection des populations civiles s’est nettement détériorée «Ménaka, Kidal, Mopti, sont des zones où les forces armées et l’Administration malienne sont presqu’absente». Ce qui, selon lui, a eu pour effet de faire sombrer dans les conflits communautaires des zones comme Bandiagara. «La décapitation, le vol, le grand banditisme sont aujourd’hui le fruit du retard pris par l’Etat pour le redéploiement des FAMA et de l’Administration».

Comme pour témoigner de la menace que cette situation fait planer sur la tenue prochaine des élections régionales, il dira que «la semaine dernière, toute la zone de Téninkou, au centre du pays, a été envahie par les éléments du terroriste Amadou Kouffa. Ils venaient dire aux populations que les élections des Conseils de cercles et régionales n’auront pas lieu dans cette zone puisqu’elle n’appartenant pas à l’Etat malien». Las de dépeindre cette situation tragique des communautés qui vivent le calvaire de l’insécurité, il dira pour terminer son speech que «le Mali ce n’est pas Bamako».

Cours magistral sur l’école

L’un des points saillants de cette rencontre avec la presse était la situation de l’école malienne. Il est revenu à l’ancien Ambassadeur, Souleymane Koné, du parti Forces Alternatives du Renouveau et l’Emergence (FARES) d’en parler. Selon lui, l’école malienne est aujourd’hui dans une situation inquiétante. Il en veut pour preuve, la remise par le Chef de l’Etat d’un véhicule au Comité de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM). Ce qui est, selon lui, du jamais vu en République du Mali.

Par rapport aux cahiers à l’effigie du Chef de l’Etat, de son fils, l’Honorable Karim Kéïta et du 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale, Moussa Timbiné, il dira que cela va à l’encontre de la loi électorale. Au-delà de violer la loi électorale, ces cahiers ne doivent pas franchir les portes de l’école; car, ici comme ailleurs, l’école doit être épargnée de la politique. «Au lieu d’améliorer les conditions des enseignants et de construire des nouvelles infrastructures pour les écoles, ils sont dans la futilité et la parade», dit-il amère. Les deux différents résultats du Baccalauréat de Koulikoro, le recours à un Cabinet privé pour les orientations du DEF sont autant de malaises qui plongent un peu plus l’école malienne dans la crise que le Régime d’IBK avait promis de l’en sortir.

Election en péril ?

C’est ce qu’a dit en tout cas Rast Bath, le leader du mouvement alternatif 2018. Selon lui, aux regards des indicateurs que sont : la présence de 900.000 cartes NINA de trop révélée par le Bureau du Vérificateur Général, l’implication du Gouvernement dans l’organisation des élections à travers le Ministère de l’Administration Territoriale et la Délégation Générale aux Elections (DGE), une liste électorale non nettoyée, il y’a une «fraude» qui se prépare. Il dénonce le fait que l’actuel Premier Ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, du temps où il était Ministre de l’Administration Territoriale avait reçu, selon le journal le «Sphinx», un million de cartes NINA vierges par le biais du service de courrier international «DHL». Il se demande à quelles fins seront utilisées ces cartes ?

Sur la même lancée, Rast Bath accuse le Régime de mauvaise foi dans l’enrôlement des populations pour obtenir la carte NINA. «Comment expliquer que, par Commune, il n’y a qu’un seul centre d’enregistrement. C’est de la mauvaise foi manifeste», fulmine-t-il.

A la suite de Rast Bath, Dr Oumar Mariko fera savoir que ces élections seront truffées de fraudes. Une fraude qui, aujourd’hui, se manifeste par des achats de consciences. «Ils ont d’abord reçu la Communauté Tamasheq, les Koutialais, l’AEEM, les Cahiers avec photos sont autant de stratégies mises en place par le Régime pour acheter les consciences des leaders et bénéficier du vote de leurs Communautés au moment venu». Toute cette stratégie est savamment mise en scène par l’Office de Radio Télévision du Mali (ORTM) qui est utilisée comme «outil de propagande», a-t-il dit.

Une coalition pour battre IBK ?

L’on se souvient qu’après la suspension de la loi portant révision de la Constitution, la plateforme «Antè An bana» qui avait poussé le Chef de l’Etat à prendre cette décision a connu quelques difficultés. La divergence de vision et de conception avait amené Rast Bath et compagnie à claquer la porte de cette plateforme. L’on a été surpris de les voir côte à côte lors de cette conférence de presse. La question a été posée de savoir s’ils envisageaient une alliance en vue de la Présidentielle de 2018 ? A cette question, l’Honorable Amadou Thiam de ADP-Maliba répondra que rien n’empêche qu’ils aillent ensemble à la Présidentielle pour assurer «l’alternance» voulue par les Maliens.

Une déclaration qui n’a pas été contredite par les Responsables de l’opposition présents. Toute chose qui laisse planer l’éventualité d’une candidature unique au sein de l’opposition et de la société civile pour barrer la route à IBK en 2018. Surtout que, selon Soumaïla Cissé, confier un second bail à IBK serait «une catastrophe» pour le Mali.

Si l’opposition dénonce les conditions des élections à venir, elle ne dit, toute fois, pas si elle participera à ces élections ou pas. Le temps nous le dira.

Mohamed Dagnoko : LE COMBAT

Rédaction

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