«Comment promouvoir la participation communautaire dans l’assainissement au Mali ? », c’est le thème autour duquel la journée commémorative de la femme africaine va se célébrer au Mali cette année. Officiellement, prévu pour le 31 juillet, le Mali, de son côté, va célébrer la sienne le 1er août prochain, au palais de culture, sous la présidence de la Première Dame Mme Kéïta Aminata Maïga. Selon la Secrétaire Exécutive Régional de l’Organisation panafricaine des femmes, le choix de ce thème s’explique par l’état d’insalubrité dans lequel se trouve le pays. Son interview ci-dessous nous en dira plus.
LE COMBAT: Quel est le fondement de l’Organisation Panafricaine des Femmes (OPF)?
Mme Diallo Kama Sakiliba: L’OPF est une organisation féminine continentale qui a été créé par les femmes d‘Afrique en 1962, à Tanganyika. C’était pour se donner la main pour l’émancipation de la femme africaine et pour la décolonisation de nos pays. On sait qu’en ce moment l’aspect décolonisation est un acquis mais l’émancipation de la femme que nous appelons la promotion de la femme est une lutte qui continue. Et chaque fois il faut recentrer les choses.
Le 31 juillet qui commémore la femme africaine va se célébrer dans deux jours. Le thème central a-t-il été choisi?
Le thème de la journée a été choisi. Je vais donner une petite explication par rapport à ça, c’est très important pour cette année. De façon habituelle, le thème vient du Bureau principal de Pretoria où siège la Présidente de l’association. Mais, pour cette année, la Présidente a voulu laisser la latitude aux pays de choisir leur thème par rapport à leurs priorités au plan national. Parce que l’OPF regroupe 54 pays de l’Afrique et il n’est pas évident que les problèmes soient toujours les mêmes. Donc, chaque pays, à travers le Département en charge de la Promotion de la femme, est libre de choisir pour cette année le thème qui répond mieux à leur inspiration ou aux besoins des femmes. Cette année, le Mali, la Ministre Mme Sangaré Oumou Bah, avec sa commission nationale d’organisation, a retenu le thème suivant: «Comment promouvoir la participation communautaire dans l’assainissement au Mali».
Pourquoi ce thème?
Parce que Bamako qu’on appelait jadis la ville coquette est tombée aujourd’hui dans un état d’insalubrité sans précédent, et les conséquences sont multiples. Par exemple, quand on prend le niveau du paludisme que nous vivons aujourd’hui, nous verrons que c’est très élevé. Et puis les victimes sont généralement les femmes et les enfants. Voilà pourquoi il est d’ailleurs nécessaire de s’impliquer vite avec des moyens pratiques pour aider les autorités à abdiquer ce problème. Donc, le thème «Comment promouvoir la participation communautaire dans l’assainissement au Mali» émane de cette réflexion. Le projet sera lancé le 31 juillet que nous avons reporté au 1er août au Palais de la Culture. La cérémonie de lancement officielle sera présidée par la Première dame Mme Kéïta Aminata Maïga. Le projet vise tout le territoire national. Et, à partir du 31 juillet, les activités vont se poursuivre sur le terrain jusqu’à ce que nous obtenions gain de cause.
C’est une journée pour la femme ; mais, est ce que le thème concerne seulement les femmes?
Ce n’est pas les femmes seulement, parce que l’assainissement c’est plusieurs maillons. Il y a plusieurs acteurs qui sont concernés dont les autorités, la communauté toute entière, les jeunes surtout (hommes et femmes). Il y a aussi les partenaires techniques et financiers qui doivent nous appuyer pour que nous puissions pleinement jouer notre rôle sur le terrain.
Quelles seront les activités de la journée?
Par rapport aux activités en vue, nous avons prévu de faire des sketchs d’information et de sensibilisation sur le thème de l’assainissement. Nous avons aussi un film que nous sommes en train de réaliser pour donner la pleine l’attitude à tous les acteurs d’intervenir. Leur donner l’opportunité de dire ce qu’ils pensent comme solution à ce problème. Cela, parce que les questions de femme, de la promotion de la femme sont surtout liées à la mentalité. Les questions d’assainissement aussi sont liées à la mentalité, à un changement d’attitude, de comportements à tous les niveaux de nos couches sociales. Donc, nous avons mis l’accent sur les actions de communication, d’information et de sensibilisation pour provoquer un changement de comportements.
Quelles sont vos attentes ?
C’est qu’à la sortie de la salle tout le monde se sentira concerné par la question de l’assainissement. Que tout le monde sache, du moins, que si les Chefs d’Etat ont décrété l’année 2015 année d’autonomisation des femmes ; l’année 2016 celle des Droits de l’Homme avec un accent particulier sur les femmes, c’est qu’ils ont reconnu que la femme est au centre du développement. Sans la femme, on ne peut rien faire; sans la femme, nos efforts resteront vains. Ça veut dire que ce n’est pas le moment de baisser les bras.
Avez-vous un appel à lancer aux femmes?
L’appel que je lance aux femmes, c’est de sortir très nombreuses le 1er août prochain pour venir écouter ce qu’on a à leur dire. Il faut se donner la main afin que ce fléau que constitue l’insalubrité soit l’affaire de tous. Je lance un vibrant appel aux hommes aussi parce qu’on ne peut pas parler de la promotion de la femme, de l’assainissement sans que nos partenaires hommes sachent que nous sommes complémentaires.
Propos recueillis par Adama A. Haïdara