jeudi 28 mars 2024
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Une équipe gouvernementale de plus : Que pourra Soumeylou Boubèye Maïga au bout de six mois ?

La fin d’année au Mali a été marquée par le départ contre toute attente d’Abdoulaye Idrissa Maïga de la Primature. Plusieurs jours après son départ, la plupart des analystes politiques penchent pour un conflit d’ego avec le locataire de Sebenikoro. Le Président lui reprocherait une rencontre officieuse avec l’ancien putschiste, le Général Moussa Sinko Coulibaly. Selon nos sources, c’est cette rencontre avec ce dissident qui aura été intolérable par le Président de la République. Car, IBK a perdu toute confiance placée par lui à Abdoulaye Idrissa Maïga. Egalement, ce dernier voulait profiter d’un remaniement pour attribuer coûte que coûte des à certains ténors du parti au pouvoir. Selon d’autres sources proches du RPM, le désormais ex Premier Ministre avait voulu s’opposer à certains choix du Président de la République.

Incontestablement, le départ prématuré d’Abdoulaye Idrissa Maïga de la Primature confirme la formule selon laquelle : «  L’ami de mon ennemi est mon ennemi ». Donc, le nouveau Gouvernement dirigé par Soumeylou Boubèye Maïga est une équipe de trente six (36) membres dont 8 (huit) femmes ; 5 départs et 6 entrants.

Parmi les débarqués, il y a l’Ambassadeur Abdoulaye Diop, un jeune Diplomate dynamique, loyal et fidèle des fidèles à IBK. De 2013 à décembre 2017, il a apporté une contribution marquante au processus de pacification du pays et de réconciliation nationale. Donc, le départ d’Abdoulaye Diop a été, vraiment, regretté par le commun du mortel.

Un autre départ marquant est celui de Mohamed Ali Bathily. Un départ, en revanche, souhaité et très attendu par la majorité écrasante des Maliens. En tout cas, toujours selon nos sources, le Premier Ministre entrant, Soumeylou Boubèye Maïga, a fait une suggestion au Président. Celle de ne pas être obliger de travailler avec Mohamed Ali Bathily. Les reproches qui pèsent sur lui seraient tout à fait fondés : «Un père ténor du pouvoir mais un fils rebelle, baroque».

Parmi les partants, il y a aussi Koniba Sidibé, qui a refusé de troquer ses ambitions présidentielles contre un portefeuille ministériel. Contrairement à Housseini Amion Guindo dit Poulo qui a, selon des indiscrétions certains membres de son état-major politique, mordu l’hameçon. Malgré son bilan mitigé à la tête du Département des Sports, Poulo s’est retrouvé à la tête d’un autre Département de Souveraineté certes mais plein de défis à relever. Et, pour preuve, il a comme premier problème à résoudre cette grève des enseignants en cours.

Les autres départs ne surprennent guère. Celui de Maître Kassoum Tapo qui était attendu à cause de son incapacité de faire passer à tout prix le projet de révision constitutionnelle initié pour lequel le Président IBK l’avait fait appel expressément. Surtout quand on sait que le quitus a été donné le jeudi 1er juin 2017 par les élus de la nation au processus de révision de la loi fondamentale.

Madame Ly Tacher Dravé, elle récolte son boiteux et fade discours devant le Président lors de sa visite à Sikasso.

Le nouveau Gouvernement compte 8 (huit) femmes contre 7 femmes dans l’équipe sortante. Manière de soudoyer la gent féminine. Mais l’arbre ne devant pas cacher la forêt, force est de constater que ce nombre est loin du quota des 30% des postes électifs et nominatifs devant être accordés aux femmes.

Les Maliens sont dubitatifs envers cette nouvelle équipe pour faire face aux défis. Ce cinquième Gouvernement, comme les précédents, sera-t-il capable de répondre aux vraies attentes du Peuple malien ? Surtout est-il que les défis liés à la crise multidimensionnelle du pays sont énormes. Qu’il s’agit de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix avec l’étendue de la crise du Nord jusqu’au Centre du pays voire aux portes de la capitale ; de l’encrage l’ancrage du système de mauvaise gouvernance, de tâtonnement, d’amateurisme et de népotisme, … Si certains saluent l’expérience et le caractère insaisissable du nouveau PM dans la gestion des affaires publiques, mais il apparaît important de rester prudent ; car, les huit ou six petits mois restants de ce premier mandat d’IBK ne suffisent pas pour relever les défis du moment. Surtout au triple plan sécuritaire, politique et économique.

Ce cinquième changement d’équipes gouvernementales prouve à suffisance qu’on n’avance pas. Le piédestal de ces changements serait dû surtout à l’humeur du Président IBK qui tolère des comportements qui n’apportent rien au pays. Ce, en s’immiscent surtout dans les affaires souveraines de la justice. Or, tant que le sentiment de laisser-aller prévaut dans la conduite des affaires courantes de la nation, rien ne pourra marcher. C’est le cas des déclarations injurieuses et démoralisantes des troupes et des membres du Gouvernement auxquelles se livrent impunément certains activistes populistes comme les Ras Bath et consorts sur le terrain.

Mahamadou Yattara  : LE COMBAT

Rédaction

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