jeudi 25 avril 2024
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Nouvelles mesures contre les livreurs : la guerre du pain aura-t-elle lieu ?

Les conflits liés au pain sont l’une des crises les plus terribles dans une société. Car, ils peuvent facilement dégénérer pour déboucher rapidement sur l’irréparable. La question angoissante à cet égard est : le Mali est-il à l’orée d’une guerre de pain inévitable ? Et sur quoi se fonde cette crainte ?

 

C’est à la grande surprise générale que l’on a subitement entendu des rumeurs autours du prix du pain (gros et petit). Et, sans trop savoir ce qui se passe, nous avons constaté des changements intervenus du jour au lendemain autour de l’écoulement du pain à proximité dans les « carrés »   le jeudi 1er septembre.

Quelque part, dans un de ces « carrés »   de ce quartier de Bamako, une crise de pain se fait voir tôt le matin. Normalement, à chaque matin, Sanogo vient dès l’aube avec sa grosse moto chargée de pains. Il fournit Moussa, Alassane, qui vendent le café et les omelettes et surtout Aliou qui vend lui aussi des omelettes, du café et de la viande avec sauce. Sanogo se tient aussi à la disposition des familles du coin qui viennent s’approvisionner chez lui en raison de 250 francs CFA le gros pain. Mais, très curieusement, hier matin, jeudi 1er septembre 2016, Sanogo n’était pas au rendez-vous. Panique dans la chaumière ! pire encore, même dans les « Koroboro bitiki », un peu plus loin, à la ronde, la crise du pain sévit.

Qu’es ce qui se passe ?

Sanogo, revendeur de pains en moto (il se fournit à la boulangerie) déclare: « Ils veulent faire monter le prix du pain à 300 francs CFA. On nous a formellement interdit de vendre le pain les trois premiers jours du mois. Des amendes de millions et d’emprisonnement sont prévues pour ceux d’entre nous qui ne respectent pas l’interdiction. Durant ces trois jours, les boutiques doivent aller à la boulangerie avec un sac pour s’approvisionner en pain… ». Le grand et très pieux homme est atterré par la nouvelle : «Nous, pendant trois jours, on va faire comment pour vivre ? ».

Une autre inquiétude de chez le revendeur de pain en moto : lui (et les autres comme lui) revendait le gros pain à ses clients à 250 francs CFA la baguette. La boulangerie lui laissait une marge financière qui lui permettait de revendre le pain à ce prix. Mais, on les a réunit pour leur dire que, désormais, les boulangeries vont leur donner la baguette de gros pain à 250 afin que lui et les autres la revendent à leurs clients à 300 francs CFA la baguette. Ce qui revient à dire effectivement que, vu les tractations au niveau de la distribution en moto, les prix vont monter. Et cette augmentation de 50 francs CFA par baguette pourrait effectivement faire baisser le niveau de vente de pain par les motos. Et, donc, déboucher sur une baisse de leur revenu. C’est une éventualité ouverte, en effet. Mais, à un niveau plus élevé, celui de nous tous : motos, boutiquiers, boulangers, consommateurs, etc. on peut avoir des appréhensions. Car, les autorités de ce pays ont pris l’habitude de prendre des dispositions et de nous prendre par surprise avec la nouvelle chose décidée. On peut donc légitimement se poser la question suivante : que présage cette décision de suspendre les motos durant trois jours ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il ne conviendrait pas d’ouvrir un nouveau front social autour du pain. Car, les Maliens ont déjà très faim. Alors, il faut tout faire afin que la guerre du pain n’ait pas lieu. A bon entendeur… !

Amadou Tall: LE COMBAT

COULIBALY

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