vendredi 29 mars 2024
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Conférence d’entente nationale : une solution à la crise malienne?

La construction du vouloir-vivre ensemble. Intégrer sans dénigrer : le défi malien. La République du Mali a pris ses quartiers le 22 septembre 1960. En ce jour du jeudi 22 septembre, le Président Modibo Kéïta disait : « Le Mali est né, le Mali continue… pour s’installer dans le paysage». Depuis 65 ans, le mode d’action est le même : occupation d’un espace public et son utilisation comme forum politique et citoyen. Aujourd’hui, il y a une forme d’expérience commune à envisager, une manière d’envisager l’autre. Il y a là une forte demande de reconnaissance.

La revendication née après la mobilisation des évènements de Dakar en août 1960 va rapidement déborder ce cadre. Le mouvement allait trouver un débouché politique pour assurer son avenir. Bien avant ce 18 janvier 1960 c’était l’ouverture des négociations entre la France et la Fédération du Mali pour l’Indépendance. Le 20 juin 1960, proclamation de l’Indépendance du Sénégal et du Soudan dans le cadre de la Fédération du Mali. Le 20 août 1960 : éclatement de la Fédération du Mali. Le Sénégal se retire et le Mali prend acte de ces évènements le 22 septembre 1960. Les pleins pouvoirs sont accordés au gouvernement… jusqu’au 22 septembre. «Les compétences transférées par la République Soudanaise à la Fédération du Mali sont appréhendées». Modification de la Constitution du 23 février 1959. Une présidence de la République est créée pour confondre avec le Chef du gouvernement. Le 29 septembre 1960, le Mali adhère à l’ONU en devenant le 98e membre. Alors question : est-il possible de dire que le Mali a changé depuis ces temps héroïques ?

Nous avons connu un passage à vide dans les années 2012. La société malienne penserait- elle à réduire les discriminations ?

Comment envisagerait-on le vouloir-vivre collectif depuis que le tissu social a pris des plis ? Si on parle de Conférence d’entente nationale, c’est un mot qui revient souvent dans les interventions. C’est que le désir de démocratie est plus fort que celui de changer le système (complètement). Le principe et l’élément démocratique l’emportent sur toute autre cause. Il y a, dans notre titre de l’article, une inversion que nous recherchons. La qualité du débat démocratique est mise au service d’une cause et ne représente qu’un enjeu secondaire. Elle devient ici l’enjeu prioritaire. Nous savons qu’il y a tout une ingénierie de la délibération mais il n’y a pas un réservoir infini de techniques permettant à plusieurs centaines voire des millions de personnes de délibérer ensemble. Aujourd’hui, les Maliens ne sont plus intrigués, ils sont inquiets pour la cohabitation. Les Touaregs sont souvent considérés comme ayant des «problèmes d’intégration» se tenant à distance de la société malienne. Non, mais eux ils pensent qu’après la signature des Accords, ils se sentent Maliens tout en soulignant qu’ils ne sont pas vus comme tels et sont rejetés.

Après 2012, nous avons assisté à une cristallisation de l’altérité. Deux groupes avec des critères sur la couleur de la peau souvent, refusent d’intégrer la société. Il faut faire attention : au lieu de rassembler et de produire de l’inclusion, ces discours sur les valeurs de construction d’une société cohésive et égalitaire peuvent créer des distances et renforcer les discriminations. Le jeu politique et la représentation démocratique reposent sur le pluralisme et l’expression des voix collectives. Il faut respecter l’émergence d’organisation à fondement ethnique lorsqu’elles s’inscrivent dans l’espace démocratique et ne partagent pas des discours de haine. Il faudrait arrêter cette course au déni civique. Du haut de ses 56 ans, combien d’années de passion pour l’actualité du Mali nous contemplons ! Et l’aventure continue…

KONE : LE COMBAT

COULIBALY

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