vendredi 19 avril 2024
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Procès Cour Constitutionnelle/ Boubacar Yalcoué: La grande mobilisation de la presse !

S’est ouvert le jeudi 29, dans la salle d’audience du Tribunal de Grande Instance de la commune V, le procès opposant la Cour Constitutionnelle au Directeur de publication du quotidien ‘’Le Pays’’, Boubacar Yalcoué pour diffamation dans l’affaire, dite des 900 000 000 FCFA. Cette première audience de consignation a permis de fixer cette charge aux dépens de la partie civile à la somme de 500 000 FCFA. Cela conformément à la demande du Ministère public. De ce fait le débat de fond du procès a été renvoyé pour le 13 décembre.
Dispositif sécuritaire très élevé, bouclage de tous les périmètres du tribunal par des hommes en uniforme, composés d’éléments de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale. Bref, ce jeudi 29 novembre à la faveur de l’ouverture du procès qui oppose la Cour Constitutionnelle à Boubacar Yalcoué, Directeur de publication du quotidien ‘’Le Pays’’, les mesures de sécurité n’ont pas été prises à la légère.
En effet, la Cour Constitutionnelle par le biais de sa présidente reproche au journaliste Yalcoué d’attaque et outrage à Magistrat. Cela, à travers un article de ce dernier, dont elle juge diffamatoire. Dans cet article publié lors de la dernière élection présidentielle, M.Yalcoué accuse la Cour Constitutionnelle d’avoir reçu la bagatelle somme de 900 millions de FCFA pour proclamer vainqueur, le président sortant, candidat à sa propre succession.
Interpellé au Tribunal de Grande Instance de la commune V, le jeudi 29 novembre dernier, Boubacar Yalcoué à 8 heures était déjà sur les lieux en compagnie de ses avocats, mais surtout avec une forte mobilisation des militants du CDR (dont il est le secrétaire administratif) et de la presse malienne. Au compte de cette dernière corporation venue soutenir le secrétaire général de l’ASSEP (Association des Editeurs de la Presse Privée), on notait la présence la présence massive des patrons des associations et faitières de la presse, dont le président de la Maison de la Presse et de l’ASSEP, des Directeurs d’organes et des reporters.
En effet, cette première audience visait à fixer le coût de la consignation à la charge de la partie plaignante. A ce sujet, trois propositions différentes ont été soumisse à l’appréciation du juge Macina. La première a été celle du Ministère public, tenu par le Substitut au Procureur du TPI CV, Mohamed Maïga. Il a demandé au juge de fixer la consignation à 500 000FCFA.
Les avocats de Yalcoué ont trouvé cette somme petite, voir insignifiante. Cela eu égard, de l’impressionnant dispositif sécuritaire mis en place aux frais de l’Etat. C’est pourquoi, ils ont mis la barre plus haut. La défense de Yalcoué a proposé au juge de fixer la consignation à 900 millions de FCFA. Cela ne sera pas du goût des avocats de la partie civile. Lesquels vont demander d’arrêter la somme à 50 000 FCFA pour la consignation.
Après avoir écouté les différentes parties au procès et le Ministère public, le juge en charge du dossier fixe le coût de la consignation conformément à la proposition du Procureur, à savoir, à la somme de 500 000 FCFA.
L’optimisme des Patrons de presse !
A leur sortie de la salle d’audience, le Président de la Maison de la Presse, Dramane Aliou Koné ainsi que le président l’Association des Editeurs de la Prisse Privée (ASSEP), Bassidiki Touré ont bien voulu donner leurs impressions à la presse.
Premier à intervenir, le président de la Maison de la Presse a porté son constat sur le dispositif sécuritaire impressionnant mis en place.
« On a l’impression que l’Etat met tout en œuvre pour nous effrayer, on a jamais vu ça dans un tribunal de la place » a-t-il déclaré, tout en soulignant que ces genres de disposition font penser, qu’il y a une main mise sur la justice afin de donner gain de cause à la partie plaignante.
D’un ton fort, il a invité l’ensemble des journalistes, de se servir de leurs plumes, micros et caméras pour dénoncer cette déviation de la démocratie malienne.
Quant au président de l’Association des Editeurs de la Prisse Privée, il a tenu d’abord à saluer la forte mobilisation de la presse pour défendre ‘’la liberté de la presse et d’expression’’ fortement menacée dans notre pays.
« Aujourd’hui nous avons plus de 100 journaux, plus de 400 radios et de nombreuses télévisions, nous ne pouvons pas comprendre aujourd’hui qu’on puisse traduire un journaliste devant les tribunaux, au moment où nous voulons aller vers la dépénalisation des délits de presse » déplore Bassidiki Touré. Et de poursuivre en ces termes : « l’état de la liberté de la presse se dégrade au Mali, surtout avec cette interpellation ».
Pour terminer, le président Touré a émis l’interrogation consistant à savoir la place que que l’organisation ‘’ Reporters sans Frontières ‘’ réserverait au Mali dans ses prochains classements annuels.
Par Jean Joseph Konaté LE SURSAUT

Djibril Coulibaly

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