vendredi 19 avril 2024
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PRESIDENTIELLE-2018 : Les partis de la majorité guettent la direction du vent

Depuis la déconfiture de plus en plus avancée de l’atmosphère politique au Mali, notamment avec, comme feu aux poudres, le très controversé projet de révision constitutionnelle, nombreuses sont celles parmi les forces de la mouvance présidentielle qui cherchent désormais à mieux se positionner pour les échéances électorales de 2018. Une situation indéniablement favorisée par l’impopularité grandissante du président IBK, un homme dont les chances de bénéficier d’un second quinquennat s’amenuisent chaque jour un peu plus.

Au lendemain de son élection à la tête du Mali en 2013, les partis dits de la majorité présidentielle avaient juré fidélité éternelle à IBK. Cependant, après un an de gouvernance, IBK se rendra compte que toute cette avalanche de formations qui s’étaient précipitamment attroupées autour de lui à Sébénikoro, n’étaient en définitive que des groupements de spatulaires, des prébendiers fieffés qui, manifestement, ne sont membres de la famille présidentielle que de nom.
Aujourd’hui, avec le bilan de plus en plus calamiteux du président IBK faisant dangereusement enfoncer le Mali dans le chaos ainsi que la fronde qui ne faiblit pas autour du projet de réforme constitutionnelle initié par le régime, et n’ayant eu essentiellement pour impact que d’accroître l’impopularité du président, les forces politiques qui ont jusque-là « soutenu » IBK, commencent à changer de langage, signe palpable de leur hésitation à quitter la famille présidentielle pour se trouver un point de chute en vue de mieux se positionner pour la « Maison Blanche » de Koulouba.

La peur du désaveu populaire
Aujourd’hui, la plupart des partis de la majorité présidentielle sont confrontés à de sérieux désaccords avec leurs propres bases en raison de leur soutien au projet de loi référendaire largement contesté par les Maliens. Parmi les mouvements de la société civile qui ont vivement manifesté contre ledit texte figuraient de nombreux militants des forces politiques alliées au camp présidentiel.
Pis, certains militants de base, continuent jusqu’ici à faire beaucoup pression sur leurs états-majors afin d’obtenir le retrait de leur parti de la famille présidentielle. En réalité, les Maliens semblent bien déterminés à n’accorder aucune audience à quiconque sera vu en train de soutenir le texte référendaire perçu par la majeure partie de l’opinion comme une trahison du président IBK quand on sait qu’aucune ligne du document n’a vocation à garantir ni la paix, ni la stabilité, encore moins le développement au Mali. Un texte fondamental d’une illégitimité effarante propre à dépouiller le peuple de toute sa souveraineté et ouvrir au président de la République le boulevard de toutes les anarchies.
Ce fut quasiment, la même peur ressentie par le parti Yéléma de Moussa Mara qui avait longtemps « ruminé » son départ de la majorité présidentielle avant de prendre une résolution pendant qu’il était encore temps. En revanche, l’Adéma/PASJ, notoirement connue pour sa roublardise politicienne et ses éternelles dissensions, a plutôt choisi de maintenir un flou artistique sur sa position.
De sources concordantes, plusieurs autres formations attendent le « bon moment » pour claquer la porte à la majorité et « renifler » dans la direction où le vent risque désormais de souffler en abondance afin de s’y positionner plus « confortablement ». Seulement, ces forces dites membres de la famille ne semblent pas encore prêtes à perdre les grâces présidentielles dont elles continuent de jouir en guise de leur soutien au régime.
Tout bien considéré, la majorité présidentielle, théoriquement destinée à soutenir les actions du président, n’existe aujourd’hui que de nom. Jamais, elle n’a été autant secouée par les événements. Les pronostics d’un deuxième mandat en faveur d’IBK étant de plus en plus mous, au vu d’un bilan combien décevant, les alliés d’hier semblent plus que jamais attentifs à la nouvelle direction du vent.
LA SIRENE

Djibril Coulibaly

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