jeudi 28 mars 2024
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Pour plus de 200 millions FCFA de factures impayées : EDM débranche l’Assemblée Nationale de l’électricité

C’est par le biais des réseaux sociaux que l’information sur la coupure d’électricité à l’Assemblée Nationale du Mali pour faute de paiement a fuité. Comme une trainée de poudre, la toile s’en est saisi la nouvelle pour tourner en dérision une institution qui n’arrive pas à s’acquitter de son devoir.

 

Cette année comme d’habitude, la période des chaleurs est celle des coupures intempestives de courant avec leur lot de dégâts sur le matériel des clients. Depuis bientôt un mois, les Bamakois vivent au rythme de ces coupures. Les plaintes et complaintes n’y changent rien. Pour justifier ces coupures, la société Energie du Mali à l’habitude de pointer du doigt vers le nombre croissant de nouveaux branchements chaque année, la vétusté du matériel de production, le niveau bas du fleuve à cette période de l’année. Mais ce qui vient de se produire dans la journée du lundi 13 mars, à l’Assemblée Nationale, qui a vu sa fourniture en électricité coupée pour défaut de paiement renseigne qu’il y a d’autres causes des coupures sur lesquelles on communique moins. Selon le site sahélien qui a pu joindre Harouna Dembélé, Gestionnaire de grand compte à l’EDM, l’institution parlementaire doit la somme de 203 millions 151 mille 111 francs CFA.

AN, mauvais payeur d’électricité

Les factures sont cumulées depuis 2012. Le reliquat de 2012 est de 27. 951.998 francs CFA. En 2013, le reliquat était de 54.517.716 francs CFA. En 2015, l’hémicycle ne s’est acquittée d’aucune de ses factures qui se chiffrent à : 84.716.980 francs CFA. Des données fournies par Harouna Dembélé à nos confrères du site le Sahélien. Enfin, dira-t-il, pour 2016, c’est à partir du mois d’août que l’Assemblée Nationale a cessé tout paiement (soit 35.964.417 francs de dette. Il parait même que pour cette année 2017, elle doit déjà plus de 2 millions qui n’ont pas été comptabilisées dans les plus de 203 millions. Et dire que cette institution qui carotte 15 milliards de francs CFA du contribuable malien a alloué plus de 591 millions aux commissions de la communication et de l’énergie.

Débranchée par EDM, l’Assemblée Nationale a vite fait le plein de carburant des groupes électrogènes pour prendre le relais. Car, selon Harouna Dembélé, s’il y a eu de l’électricité à l’hémicycle, après leur passage, l’EDM n’en est pas le fournisseur.

Une Assemblée embourbée

On se souvient qu’il y a peu, ce sont des histoires de mœurs légères rapportées par un confrère de la place qui a mis cette institution sens dessus-dessous. Le chroniqueur tonitruant Rash Bath en avait rajouté sa couche. Raillée sur la toile pour sa mauvaise communication, l’Assemblée Nationale du Mali s’est associée à son Président, l’Honorable Issiaka Sidibé «Saint Isaac » et à sa Secrétaire pour déposer une plainte contre notre confrère Amy Baba Cissé. C’est d’ailleurs aujourd’hui que le jugement aura lieu au Tribunal de la Commune II. Et c’est 48 heures avant ce jugement que les Maliens attendent avec intérêt que cet autre scandale s’invite dans les murs de nos honorables Députés. Si les populations, du fait de la passivité des Députés vis-à-vis de certaines situations, ont fini par douter de leur mission de «veille» sur l’action gouvernementale, faut croire qu’avec ces derniers évènements, ils ne font pas non plus d’efforts pour se tirer d’affaires. Une autre question qui va certainement faire couler beaucoup d’encre et de salive et sur laquelle les Députés sont attendus est sans doute celle de la révision constitutionnelle.

Sommés de se regrouper le samedi dernier au lendemain du Conseil extraordinaire des Ministres, ils ont planché sur l’avant projet de loi portant «Révision de la Constitution du 25 février 1992». Une mouture qui porte en elle des germes de «dictature» surtout quand elle prévoit la possibilité de faire voter une constitution par des Députés au détriment du référendum qui a toujours été la règle.

Le plus insensé de tous, ce que cette nouvelle constitution veut instaurer un Sénat. Jugé budgétivore et farfelu, ce Sénat, s’il venait à être créé, c’est sûr qu’il n’y aura plus de coupures intempestives d’électricité dans ce pays. Il n’y aura plus de courant tout simplement.

Mohamed Dagnoko : LE COMBAT

Rédaction

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