jeudi 18 avril 2024
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MOUSSA MARA, PRESIDENT DE YELEMA : « Face au terrorisme, nous devons renforcer l’unité nationale et la cohésion des Maliens »

Après l’attaque du Campement Kangaba (périphérie est de Bamako) qui a fait officiellement neuf morts, dont deux assaillants, l’ancien Premier ministre du Mali (5 avril 2014-9 janvier 2015) Moussa Mara s’est confié à votre hebdo le lendemain (19 juin 2017). Il a naturellement condamné cette attaque et s’est aussi prononcé sur un éventuel retrait du projet de révision constitutionnelle qui doit être soumis à référendum du 9 juillet 2017. Interview.

Le Reflet : Quelle est votre réaction à l’attaque terroriste qui vient de coûter la vie à deux personnes au Campement Kangaba, dans la banlieue est de Bamako ?
Moussa Mara : Comme à chaque fois qu’un acte barbare est commis, je suis indigné et outré ! On le serait en moins quand on voit que ce sont encore, une fois de plus, des innocents qui sont lâchement fauchés par le terrorisme.
Je condamne avec la dernière vigueur cet attentat et ceux qui l’ont perpétré. Je présente mes condoléances émues aux familles des victimes et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Je félicite et encourage nos forces de sécurité pour leur action qui a sans doute évité un bain de sang.

Le Reflet : Quel message percevez-vous à travers cette attaque dans la capitale ?
Moussa Mara : Le message de la terreur est univoque : faire peur à la communauté nationale et internationale. Face à la terreur que les terroristes veulent nous imposer, nous devons plus que jamais renforcer l’unité nationale et la cohésion des Maliens en ces moments sensibles.

Cette attaque intervient après celle qui a coûté la vie à cinq soldats maliens lors de l’attaque d’un détachement militaire à Bintagoungou (Nord-ouest), le samedi 17 juin 2017. Etes-vous alors de l’avis de la Cour constitutionnelle qui a validé le projet de révision constitutionnelle du Mali en minimisant la situation sécuritaire du pays réduite à « une insécurité résiduelle » ?
Moussa Mara : Il me semble que la validation ou non du projet était plutôt liée à la notion d’atteinte à l’intégrité territoriale de notre pays au sens de l’article 118 de la Constitution du 25 février 2017. Dans les explications de la Cour, on a ainsi écouté plusieurs arguments et entendu la phrase relative à l’insécurité résiduelle dans le pays. Tout est une question de perception.
Il y a de l’insécurité au Mali et personne ne le conteste. Les manifestations de cette insécurité ne sont pas les mêmes en différents endroits du territoire. Cela est également incontestable.

Le Reflet : Cette attaque n’est-elle pas une raison de plus pour ajourner cette révision constitutionnelle et aller dans le sens du chronogramme proposé par le parti Yéléma, votre formation politique ?
Moussa Mara : Le report de la révision demandée par le parti Yéléma est motivé d’abord par l’insuffisance de concertation avec les forces vives nationales, ensuite le délai trop court pour la vulgarisation du texte et enfin quelques insuffisances constatées dans le texte. Nous estimons qu’il est sage aujourd’hui de revoir le processus ainsi que le texte de la révision.
Cependant, il faut faire attention avec l’argument sécuritaire. C’est une question de perception et une question très subjective. Nous avons à organiser quelques scrutins dans les mois à venir (les élections régionales et du district de Bamako sont prévues en novembre prochain, Ndlr). Si on les reporte au motif de l’insécurité, il y aura de lourdes menaces sur la démocratie malienne et sur le pays.
Propos recueillis par
Moussa Bolly LE REFLET

Djibril Coulibaly

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