mercredi 17 avril 2024
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Me Mamadou Ismaël Konaté à Mahmoud Dicko : «Il n’est nullement question d’excision…mais plutôt de violences conjugales»

Le Ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté réplique. C’est à la suite du meeting du Haut Conseil Islamique (HCI) dont Mahmoud Dicko, le Président de l’institution religieuse, aurait indiqué qu’une loi contre l’excision serait prise par nos soins, au plus tard le31 décembre 2017, dans notre pays. D’après Me Konaté, il est plutôt question de violences conjugales.

Le Premier Responsable du Département de la Justice au Mali a réagi à travers un communiqué. Ledit communiqué est relatif, selon le Ministre, des propos de l’Imam Dicko relayés par «Afrikinfos», indiquant qu’une loi contre l’excision serait prise par les soins du Département, au plus tard le «31décembre 2017», dans notre pays. Et que «ce n’est qu’en face de la virulence de sa réaction que le Ministère se serait précipité à apporter un démenti auprès du Groupement des Leaders religieux ». En plus, toujours selon le Communiqué, l’Imam Mahmoud Dicko aurait fait savoir que le Ministère de la Justice « cherche à diviser les structures et corporations religieuses».

Pour ce faire, dans sa réplique, Me Konaté reste prudent tout en s’appuyant sur le conditionnel. Cela, en déclarant que «si ces affirmations émanent vraiment de lui, c’est que la teneur de notre déclaration sur les conséquences dramatiques des violences conjugales en République du Mali aura, de bonne foi sans doute, échappé à la vigilance habituelle de Monsieur le Président du Haut Conseil Islamique que nous rencontrons souvent pour échanger sur ces sujets et bien d’autres, sans discorde ni dissensions et dans le strict respect de nos fonctions réciproques».

Ici, le Ministre Konaté précise que son Département entretient souvent avec l’Imam Dicko sur ces questions. «Nous l’avons déjà entretenu du sujet des violences conjugales. À ces occasions, nous n’avons essuyé aucune réprobation de sa part. Bien, au contraire, nous avons compris que les prescriptions religieuses étaient en faveur de la protection de l’épouse», précise-t-il. Et de rappeler que les statistiques insupportables sur les violences conjugales indiquent qu’au moins une dizaine d’épouses ont été tuées ces deux dernières années au sein de leurs foyers. Les époux des défuntes sont fortement soupçonnés des meurtres commis. «Face à ce drame, aucun être humain ne saurait rester insensible», hausse-t-il le ton.

Ainsi, à cet effet, le Ministère n’a pas été catholique face au danger. Aux dires de Me Konaté, il a été instruit à tous les Juges de Paix à Compétences étendues, à tous les Procureurs de la République et Procureurs Généraux d’être particulièrement attentifs aux violences conjugales. Notamment, lorsque des blessures graves et des morts d’Hommes surviennent. Le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme a déjà saisi certains départements ministériels d’une Note Technique faisant l’état du sujet et recommandant le renforcement de la sanction légale. «C’est dans ce cadre qu’un projet visant à modifier les dispositions du Code pénal est à l’étude pour réprimer davantage les violences conjugales», justifie Me Mamadou Ismaël Konaté.

Par ailleurs, le Ministre répond au Président du HCI en ces termes : «Il n’est nullement question d’excision ; contrairement aux affirmations prêtées à Monsieur le Président du Haut Conseil Islamique par certains médias. Il est plutôt question de violences conjugales».

D’ailleurs, il informe d’avoir été chez l’Imam Dicko pour fournir d’amples informations sur le sujet.

«Lorsque nous avons été alertés par diverses associations religieuses sur la rumeur persistante de l’adoption d’une loi contre l’excision, nous nous sommes rendus au siège du Haut Conseil Islamique et chez son Président pour donner la bonne information », signale Me Konaté.

Pour le Ministre, il aurait suffi que le Président du HCI échange à nouveau avec lui pour éviter de tels propos. «Si le Président nous avait invité à nouveau à échanger, cela aurait évité certains malentendus et les propos peu amers tenus à notre encontre au cours d’un meeting», dit-il.

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