jeudi 28 mars 2024
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L’AN du Mali s’inspirera-t-il de l’exemple béninois pour rejeter le projet de révision de la Constitution du 25 Février 1992 ?

La séparation des pouvoirs est une évidence au Bénin et les élus de la Nation sont les dignes représentants de leurs électeurs car ils ont toujours mis les intérêts supérieurs de leur patrie au-dessus des privilèges de quelques individus. Par le rejet du projet de révision constitutionnelle proposé par le Président béninois Patrice Talon, les députés de ce pays viennent de confirmer à la face du monde que la Démocratie au pays de Mathieu Kérékou, le père de la Démocratie béninoise. Les principes démocratiques y sont une réalité tout comme la séparation des pouvoirs. Par cet acte, les députés du Bénin viennent de donner une autre leçon de Démocratie aux pays africains en général et à ceux de la Francophonie en particulier. Les députés maliens s’inspireront-ils de ce bel exemple béninois pour rejeter le projet de loi relatif à la révision de la Constitution du 25 février 1992 ? La troisième institution de la République va-t-elle pour une fois cesser d’être une chambre d’enregistrement ?
Au Mali, sauf erreur de notre part, l’on ne se rappelle pas depuis l’avènement de la Démocratie que l’Assemblée Nationale ait rejeté un projet de loi, même controversé, du Gouvernement. Tout y passe comme une lettre à la poste. Les députés, pourtant élus au même suffrage universel direct que le Président de la République, se sont toujours laissés circonvenir par le prince du jour. Constituant une majorité mécanique souvent à coup de millions, le Prince du jour s’est toujours fait applaudir par les députés, votant à mains levées même les lois les plus fantaisistes. Et rares sont ceux qui rendent compte à leurs électeurs ou qui prennent en compte leurs préoccupations pour venir les défendre devant l’exécutif. Aux antipodes des honorables maliens, les députés béninois viennent de leur indiquer la voie en votant à une courte majorité, mais une majorité quand même, contre le projet de loi relatif à la révision de la Constitution. Les arguments avancés étaient entre autres le caractère non-urgence du projet de révision. Ils ont estimé qu’au lieu d’accorder une importance capitale à la révision de la Constitution, qu’il vaudrait mieux trouver des solutions aux différentes crises socioéconomiques, aux lancinants problèmes d’emploi des jeunes, à la crise de l’éducation et à celui de la santé. Les Honorables députés du Bénin sans aucune considération partisane ont infligé un sévère camouflet à leur Président de la République, Patrice Talon. Ceux du Mali de Soundiata Keita sont-ils capables d’écrire une nouvelle page de l’histoire moderne de notre pays en infligeant le même revers à IBK et à son Gouvernement? La réponse n’est pas très sûre car la plupart des députés maliens étant des opérateurs économiques, ils sont plus préoccupés par l’épanouissement de leurs affaires en lorgnant du côté de tels ou tels ministres plutôt au détriment l’intérêt de la Nation. Malgré les crises qui secouent la République du Mali actuellement, les agents de santé en grève illimitée depuis plus d’un mois, les enseignants chercheurs en grève illimitée également depuis le 4 avril, les enseignants du Fondamental et du Secondaire en grève de 10 jours, jusque-là aucun ministre n’a été interpellé sur un des sujets de préoccupation du moment. Il en serait de même pour le projet de loi relatif à la révision de la Constitution sur la table de l’Hémicycle. Son adoption pourrait ne pas souffrir d’aucune contestation à l’Hémicycle, quitte à être rejeté par le peuple après.
En somme, il est temps de mettre en place des critères pour que n’importe qui ne soit pas député de la République, comme c’est le cas au Niger ou ailleurs. L’Hémicycle est d’une importance vitale dans le dispositif institutionnel et ne saurait être le lieu de refuge de certains citoyens en quête d’immunité et d’exonérations pour accomplir leurs sales besognes.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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