jeudi 28 mars 2024
Accueil | Important | El Hadj Thierno Hady Aboubacar Thiam, premier president du haut conseil islamique et president de la ligue islamique des chefs spirituels soufis du mali : « C’est le bon comportement qui est demandé à tout le monde mais plus précisément aux chefs religieux. Les Ulémas sont la caution morale de toute la société. En premier lieu, ils se doivent de moraliser les autorités politiques et ensuite les autres. »

El Hadj Thierno Hady Aboubacar Thiam, premier president du haut conseil islamique et president de la ligue islamique des chefs spirituels soufis du mali : « C’est le bon comportement qui est demandé à tout le monde mais plus précisément aux chefs religieux. Les Ulémas sont la caution morale de toute la société. En premier lieu, ils se doivent de moraliser les autorités politiques et ensuite les autres. »

Les commémorations de la fête du Maouloud terminées, Thierno Hady Aboubacar Thiam, premier président du Haut Conseil Islamique également président de la ligue islamique des chefs spirituels soufis du Mali, a tenu à se prononcer sur le bon comportement qui sied aux chefs religieux musulmans. Dans ses propos, il s’appuie sur la Sourate Al Muddathir (le revêtu du manteau) ainsi que sur le caractère noble du Prophète Mohamed, Paix et Salut sur lui :
« Le thème retenu en 2016 par les chefs religieux pour les festivités du Maouloud était le verset coranique suivant : « certes, tu es d’une grandeur morale », (Wa innaka la’ala khuluqin adzim). Il s’agit d’une déclaration sans complaisance, avec force et conviction venant du seigneur tout-puissant. Une déclaration véridique car elle est citée dans le Saint-Coran, parole absolue émanant d’Allah. La syntaxe même de la phrase le démontre. En arabe, les prépositions « Inna » et « la » sont affirmatives et elles sont utilisées ici pour faire ressortir la force de l’affirmation. Cette « médaille » octroyée par le très haut au prophète Mohamed (Paix et Salut sur lui) est le résultat d’une mission qu’il a accomplie. Ce n’est point gratuit. Il aura accompli sa mission avec honnêteté et sincérité. Il en a été gratifié, si on peut le dire ainsi, par le Seigneur.
Mais, il s’agissait de quelle mission ? Et quel en était le cahier des charges ? Ce cahier des charges est aussi dans le Coran. Prenons l’exemple de la Sourate Al Muddathir. A son début, il est dit : « 1. Ô toi qui te blottis sous un manteau ! 2. Lève-toi pour commencer tes exhortations 3. Et glorifier le Nom de ton Seigneur ! 4. Hâte-toi de faire tes ablutions, 5. Et de fuir toute abomination, 6. En évitant cependant de te vanter de trop en faire, 7. Et en te soumettant avec patience aux ordres de ton Seigneur ».
D’abord, lève-toi : « 1. Ô toi qui te blottis sous un manteau ! 2. Lève-toi… »
Cela veut dire qu’il faut absolument s’armer de courage, d’abnégation, de volonté, de persévérance et d’endurance. Sur le plan religieux, cela veut également dire, prier la nuit. Un autre verset du Coran d’une autre Sourate en parle. Le prophète Mohamed (PSL) avait pour mission de prier chaque nuit. Il puisait sa détermination, sa persévérance et sa patience dans la prière de nuit pour que le jour il soit chargé, prêt et équipé pour accomplir la mission que le plus haut lui a confiée.
Le deuxième point a trait à l’avertissement : « Lève-toi pour commencer tes exhortations »
En d’autres termes, dire aux gens le mal qui est dans leur comportement. Là, il ne s’agit pas que de les exhorter à faire du bien. Il s’agit plutôt de dire aux gens de ne pas faire le mal. Il y a une différence car Dieu lui-même dit de ne pas commettre l’interdit. C’est d’une importance capitale. Il est difficile à l’Homme de laisser ce qui lui est habituel et ce qu’il aime dans sa chair. Par contre, il lui est plus facile d’agir. De nos jours, on trouve difficilement quelqu’un qui fasse l’unanimité dans le sens où s’il exhortait aux gens de ne point commettre un fait banni, cela reviendrait à prêcher dans le désert. Pourquoi ? Parce qu’il se trouve que lui-même commet ce fait banni. Donc, il n’est pas pertinent de sa part de dire aux gens de s’abstenir de commettre ce mal. A l’époque, ce verset dénonçait la vie sociale arabe, émaillée par les idoles, le vin, l’adultère.
Le troisième point : « Et glorifier le Nom de ton Seigneur »
Il faut avoir comme principe de base, Dieu d’abord ou Allah avant tout. Chose éminemment difficile. Les gens de nos jours ont tout le mal du monde de placer Dieu dans leurs actes quotidiens. Il faut que l’on prenne garde que cette lumière divine qui est en tout ne s’estompe. Quel que soit les vicissitudes de la vie, il faut toujours s’accrocher à Allah. Il ne faut jamais perdre de vue et de pensée Allah.
Le quatrième point, « Hâte-toi de faire tes ablutions »
Dans ce verset, on pourrait croire qu’il s’agit uniquement de faire ses ablutions en prenant garde de mettre des habits propres. Cela est vrai en partie. Car, le musulman doit toujours avoir une bonne présentation physique. L’Islam tient énormément à la propreté et à la pureté. Il faut être propre de l’extérieur mais aussi et surtout de l’intérieur. Il y a encore une autre couverture qui n’est pas l’habit. C’est la personnalité.
Le cinquième point, « Et de fuir toute abomination »
Là, le terme abomination a plein de sens. L’abomination veut également dire toute chose nuisible à l’Homme et qui l’empêche de s’accrocher à Allah et de le voir. Il peut s’agir de l’argent, de la femme ou encore du pouvoir. Quelque chose qui est enfouie au plus profond de l’Homme et qui l’empêche d’être purifié et droit.
Le sixième point, « En évitant cependant de te vanter de trop en faire »
Là, il s’agit de donner et plus tard, de regretter d’avoir donné. C’est le premier sens. Le deuxième, c’est de donner pour recevoir. Il ne faut jamais donner peu pour avoir beaucoup en retour. La corruption peut en être un exemple. Ou encore, comme on le constate en période de campagne politique, lorsqu’un candidat investi des sommes colossales pour être élu, c’est parce qu’il sait qu’une fois ce but acquis, qu’il aura l’occasion d’avoir encore plus. Ce genre de comportement, il faut le bannir. Une faveur octroyée à quelqu’un, de bonne foi, est toujours récompensée par Allah. Donc, il ne faut jamais regretter d’avoir fait du bien à autrui. Dieu le rappelle à maintes fois que quand vous donnez, vous recevez encore plus. Mais alors, pourquoi regretter ?
Le septième point, « En te soumettant avec patience aux ordres de ton Seigneur »
Ici, il s’agit de l’endurance dans la patience pour Allah. Il s’agit d’une patience désintéressée et gratuite. C’est le cas par exemple d’untel ayant été victime d’un mal quelconque de la part d’un individu. Et que dans le même temps, qu’il ait le pouvoir de répondre ce mal par un autre mal encore plus redoutable mais qui s’abstient par la seule crainte et l’amour d’Allah. Car en réalité, le « Sabali » appartient à celui qui détient le pouvoir. Le pauvre ou le démuni usent du « Sabali » car n’ayant point le choix. Un exemple édifiant que celle du prophète Mohamed (PSL) le jour où il entra dans la Mecque. Ce jour, il détenait le pouvoir absolu et ses pires ennemis mecquois étaient venus à lui comme pour se rendre. Ils l’ont interpellé en l’appelant « frère noble et fils de frère noble ». Aussitôt, le prophète dit : Allez-y, vous êtes libres ». La symbolique est saisissante, car si Mohamed (PSL) l’avait voulu, il aurait pu user de cette force qu’il avait pour se venger du mal que les mecquois lui avaient fait des années et des années durant.
Voilà donc sept leçons que l’on peut tirer dans le cheminement vers l’idéal moral que représente le prophète Mohamed (PSL). Bien évidemment des leçons, y’en a encore tout au long du Coran et de la Sunna. C’est en substance, des qualités qui doivent être réunis en un chef religieux musulman. Car tout ordre ou recommandation qui a été donné au sceau des prophètes, un prêcheur doit se sentir concerné. En réalité, les chefs religieux sont les remplaçants du prophète Mohamed (PSL). Et Dans le Coran, il est clairement dit : « demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas ». Les personnes indexés-là sont les imams, les prêcheurs. Un autre hadith aborde dans le même sens : « les Ulémas sont les héritiers des prophètes ». Si les chefs religieux se voient concerné par ce cahier des charges, automatiquement, ils se verront gratifiés par cette médaille que le prophète Mohamed (PSL) a reçue (certes, tu es d’une grandeur moralité). Et cette formule pourrait s’appliquer à chacun d’eux.
Le bon comportement : un devoir d’exemplarité pour les chefs religieux
Tout chef religieux musulman doit, tout d’abord, penser au bon comportement. Car c’est à travers le bon comportement, que Mohamed (PSL) a réussi sa mission. Il a agi avant de parler. Il a été un bon prophète dans son comportement avant de l’être dans sa parole. Il a été d’une honnêteté exemplaire. C’est le bon comportement qui est demandé à tout le monde mais plus précisément aux chefs religieux.
Le prophète Mohamed (PSL) a particulièrement responsabilisé les autorités administratives et politiques et les Ulémas. Cependant, les Ulémas sont la caution morale de toute société. En premier lieu, ils se doivent de moraliser les autorités politiques et ensuite les autres. Et là, il ne s’agit pas de faire des déclarations publiques en citant nommément les autorités. La bonne manière, c’est encore et toujours le bon comportement. Les autorités devront constater que tel ou tel chef religieux est désintéressé. Dans le cas contraire, elles n’accorderont plus du crédit aux propos du chef religieux en question.
Un verset coranique dit ceci : « Mohamed a été pour vous l’exemple palpant ».
Un exemple palpant pour quelqu’un qui veut s’accrocher à Allah et pense constamment au jour de la Résurrection et à la mort. Mohamed (PSL) a toujours été entre Allah, le jour de la Résurrection et la mort. Il avait même l’habitude de demander à ses compagnons leur opinion sur la mort. Chacun y allait de son avis alors que Aboubakar, qu’Allah l’agrée, disait qu’il pensait à la mort à chaque souffle qu’il inspirait. Penser à Allah, au jour de la Résurrection et à la mort était comblé par le dhikr. Le Prophète (PSL) invoquait Dieu à tout moment. Faire le dhikr ou invoquer Dieu, c’est la bouche, les membres et le cœur. »
Propos recueillis par Ahmed M. Thiam
thiam@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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