vendredi 29 mars 2024
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Brexit: la classe politique britannique dans tous ses états

Démission du Premier ministre David Cameron, leadership contesté au Labour, triomphe des europhobes du parti Ukip, le Brexit a provoqué ce vendredi un bouleversement sans précédent dans la vie politique britannique. Le Royaume-Uni entre dans une période de fortes turbulences pour les mois à venir.

Triste fin de règne pour David Cameron, les conservateurs plus divisés que jamais

Le choix du peuple sera respecté, a déclaré le Premier ministre, le conservateur David Cameron, qui voulait rester dans l’Union. Il va bientôt démissionner pour laisser place à un autre chef du gouvernement qui engagera les négociations de sortie. Le Premier ministre conservateur est le grand perdant de ce référendum.

« On se souviendra maintenant principalement de David Cameron pour la manière dont son mandat s’est terminé », notait Andrew Blick, maître de conférence au King’s College de Londres. « David Cameron sait que son épitaphe politique sera « l’homme qui nous a sortis de l’UE » », abondait le journal en ligne The Independent dans un éditorial.

C’est lui qui avait parié sur un référendum, il y a trois ans, dans l’espoir d’enrayer la montée des eurosceptiques au sein du parti conservateur. Une manoeuvre qui se retourne finalement contre lui, et qui va au contraire, selon certains observateurs, créer une crise profitable au parti antieuropéen Ukip.
« Le parti conservateur est divisé sur la question européenne au moins le départ de Margaret Thatcher en 1990. Une partie du pari de David Cameron, c’était justement d’essayer de mettre fin à ce qui est une véritable guerre civile au sein du conservatisme britannique. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari a échoué […] Rien n’empêche Ukip de devenir un jour le premier parti au moins de la droite britannique »,  analyse Keith Dixon, professeur de civilisation britannique à l’université Lumière Lyon 2.

Le Labour fragilisé

Le Parti travailliste britannique, majoritairement pro-européen, se voit lui aussi divisé par l’issue du référendum : deux de ses membres ont déposé vendredi une motion de défiance contre leur chef de file, Jeremy Corbyn, en mettant en cause sa gestion de la campagne. Si cette motion est soutenue lors d’un vote à bulletin secret, elle pourrait provoquer une crise de succession au sein du Labour.

« Ca va être très compliqué pour M. Corbyn, qui va être accusé d’être entré tard dans la campagne », remarque Iain Begg analyste à la London Schools of Economics, en estimant que les « couteaux vont être de sortie » chez les travaillistes. L’expert évoquait même un possible « coup d’Etat interne ». La motion de défiance semble lui donner raison.

Au-delà du cas de son chef, c’est un vrai désaveu pour le Labour qui se présente comme le parti naturel de cet électorat fragilisé par la crise économique et qui avait appelé à voter pour le maintien dans l’union. Philippe Marlière, professeur de sciences politiques à l’University college London, avance une explication à cette défaite politique.

rfi

Djibril Coulibaly

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